Contribution #6
Quelque part en Sologne. On entend des cris de faisans de temps à autre et le
bruissement de la Canopé ainsi que tous plein de sons/cris pour lesquels l’auteure n’a
pas les compétences pour les identifier du fait de ses tentatives multiples ratées de s’y
promener. Mais l’auteure s’efface pour laisser place au dialogue :
-Mais tu fais quoi ?
-…
-Y’en a marre, tu dis jamais rien !
-…
-Tu sais ce qui m’a plu dès le départ chez toi ?
-…
-C’est ton potentiel !
-…
-Ouais, tout de suite j’ai vu, bon après j’ai un peu d’expérience tu vois et je me suis vite dit
aussi qu’il fallait que je sois patient parce que bon, voilà chui humain quand même hein,
on n’est pas des machines !
-…
-T’es tellement belle, t’es toujours là pour moi surtout quand je vais pas bien et puis toi au
moins tu me trahiras jamais, je peux tout te dire je sais que ça restera entre toi et moi.
-…
-Ce que j’aime bien aussi c’est que je me sens un peu protégé tu vois, quand je viens te
voir, je me dis que personne peut trop me voir, qu’on est un peu caché quoi et…bah ça me
sécurise et puis ça me plaît.
-…
-Ya plein de gens qui, si tu savais rholala, si je leur disais ce que j’ai dans la tête, qui me
prendraient pour un taré…
-…
-Mais voilà, maintenant t’es à moi, enfin t’es à nous. J’ai du bol d’avoir trouvé une bande
de potes hein !
-…
-On va faire ça bien tu sais, faut pas que t’aies peur.
Pierre Édouard Stérin avait un projet dans la tête et il en parlait à la première concernée :
La Sologne. Il se leva et tout à coup des douleurs lui parcoururent la tête. Il empoigna son
lobe frontal et ferma les yeux puis mourut sur le coup. Lorsque l’on retrouva son corps,
un gland se trouvait au fond de sa gorge et du liseron encerclait ses chevilles et poignets.
L’autopsie révéla également de l’urine de blaireau sur son bermuda et de l’urine de
chevreuil sur le pull qu’il avait noué sur ses épaules. Ses yeux avaient été partiellement
consommés par différentes larves et insectes.
Dans la nuit qui suivit une onde sismique violente secoua le territoire solognot si fort que
tous les piquets maintenant les grillages et clôtures sautèrent. De l’acétamipride fut
retrouvé dans le sang des grands propriétaires terriens solognots non résidents. Oui,
bizarrement une floppée de toutes ces personnes avait été retrouvée morte dans la nuit
aux quatre coins de l’ Héxagone et au-delà.
Le projet de PNR fut enfin accepté permettant de réorganiser la Sologne dans l’intérêt
général des espèces humaines et non-humaines.